Charlène nous relate son séjour à Ambatolampy du 03.03.2015 au15.04.2015

J’ai vécu au centre pendant 1 mois et demi. Je suis arrivée au centre en pleine nuit. Lorsque je suis descendue de la voiture j’ai compris à l’excitation des enfants que ma visite était attendue. Ils m’ont tous serré la main en me souhaitant la bienvenue et en se présentant un par un, c’était pour moi, un moment très riche en émotions, un mélange de stress et de joie, une envie de découvrir ce que me réservait cette expérience, qui était assurément enrichissante.

Mon rôle au long de ce séjour était varié; tout d’abord, infirmière, le métier que j’exerce, en m’occupant de maux de tête ou de grippe. La première semaine 12 enfants ont été amenés au dispensaire pour symptômes grippaux, beaucoup d’entre eux venaient me voir mais j’ai vite compris que pour la plupart c’était de l’attention qu’ils désiraient avant tout. Mon souvenir le plus marquant a été la fois où j’ai réuni, à la fin du repas, les enfants qui avaient eu un traitement de la part du médecin, à ce moment – là tous les autres enfants sans exception ont simulé une toux et réclamé du sirop à leur tour, c’était à la fois marrant mais incompréhensible.

Ensuite mon second rôle était surveillante aux devoirs pour les classes d’examens, à part pour les langues vivantes (malgache et anglais), les cours sont en français. Les premiers temps j’étais étonnée de ne pas être plus sollicitée que cela, mais avec le temps et de la curiosité les enfants ont compris l’aide que je pouvais leur apporter (aide pour faire des exposés, donner des synonymes aux mots qu’ils ne comprenaient pas, corriger les fautes sur le cahier de leçon,…) La chose qui m’a été la plus dure à leur faire comprendre est d’utiliser un dictionnaire, ils n’ont pas ce reflex.
Enfin, le rôle le plus important que j’ai pu avoir, a été celui d’enseignante. Je donnais, tous les jours, des cours de français aux éducatrices, afin qu’elles s’habituent à parler aux enfants en français, car même si leurs cours sont en français, il reste de nombreuses lacunes surtout chez les « petits » et les « moyens » enfants. Toutefois, nombreux sont ceux qui me comprenaient et qui traduisaient aux autres sans pour autant me tenir une conversation. Les enfants ainsi que tous les membres du personnel sont en demande d’apprendre à parler français, de connaitre notre mode de vie et des activités variées telles que la danse ou la musique.

Ma vie au centre s’est très bien déroulée, malgré le fait que je ne sois pas pratiquante, les sœurs ont respecté mon choix, j’ai donc pu rester au centre quand tout le monde allait à la messe. En ce qui concerne les repas, j’ai mangé principalement avec les enfants, ce qui m’a beaucoup aidée dans mon intégration auprès d’eux.
Tout au long de mon passage j’ai pu voir en eux une grande joie de vivre même si la vie ne les a pas épargnés . Ils aiment faire des spectacles, chanter, danser, jouer du piano et même faire du théâtre. Ils sont très débrouillards et avec peu de moyens ils arrivent à fabriquer de magnifiques choses. Ils sont solidaires entre eux, et sont très polis et avenants.

J’ai beaucoup appris en leur compagnie et cela restera pour moi un merveilleux partage.

Cordialement
Charlène VIOLLEAU